Burida / Piratage des oeuvres de l’esprit en Côte d’Ivoire Le fléau présenté comme un crime économique

Burida / Piratage des oeuvres de l’esprit en Côte d’Ivoire Le fléau présenté comme un crime économique

Le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), à travers son comité de gestion présidé par Léonard Groguhet, a invité pour un atelier qui s’est tenu à Cocody – Attoban les 11 et 12 janvier, les opérateurs culturels, les titulaires de droits d’auteur (ou de droits voisins), etc.

 

«Concertation des parties intéressées sur les politiques publiques de lutte contre le piratage des œuvres de l’esprit», tel est le thème  autour duquel  ils ont réfléchi dans le but de recueillir l’ensemble des avis et solutions. Ce recueil de propositions et de résolutions sera contenu bientôt dans un livre blanc. Pour Irène Vieira, directeur général du Burida, ce livre blanc (que produira un comité scientifique) sera une boussole pour les autorités gouvernementales, leur permettant de mettre en place un cadre politique, juridique, économique et institutionnel efficace de lutte contre le piratage des œuvres culturelles. Cet aspect clé a été examiné dans la commission 1 qui demande (au niveau juridique) d’ériger la piraterie au rang des crimes économiques. Ce qui passe par l’application du décret de loi condamnant les personnes auteur d’actes de piratage sur les œuvres de l’esprit. Sur le plan politique, les titulaires de droits d’auteur entendent saisir en plus des ambassades, la commission culturelle de l’Assemblée nationale pour donner une suite favorable à leur demande. Au niveau institutionnel (Burida, tribunaux, gendarmerie, douanes, etc.), il a été recommandé la mise en place d’un observatoire de lutte (et suivi) contre la piraterie. L’observation faite par les participants est le délaissement de la lutte «à la seule charge du Burida». Aussi, suggèrent-ils, pour le bon fonctionnement de la Brigade culturelle qui «manque de moyens humains et financiers» et dépendant du ministère de la Culture et de la Francophonie, l’implication d’autres ministères dont les ministères de la Sécurité  de l’Economie et des Finances. La commission 2 qui a également rendu ses travaux a échangé sur «Rôle et implication des populations dans la lutte contre le piratage des œuvres de l’esprit». Pour celle-ci, la lutte contre la piraterie «appartient à l’Etat et non aux créateurs». La commission qui souhaite une implication du gouvernement ivoirien dans la lutte contre la piraterie des œuvres de l’esprit demande à l’Etat ivoirien de s’inspirer de la politique de lutte au Ghana. Cependant, pour détourner les consommateurs des œuvres contrefaisantes, la commission qui relève le manque d’implication des pouvoirs publics dans la lutte et l’inaction des associations de consommateurs, conseille que ceux-ci (consommateurs) soient éduqués sur la question. Relevant l’inexistence d’une industrie culturelle en Côte d’Ivoire, elle souhaite une redynamisation des circuits de distributions. Dans le secteur du livre, la commission demande l’organisation du secteur du livre d’occasion et la sensibilisation dans les librairies pour inciter à l’achat des livres. Ledit atelier a eu pour objectif de mener une réflexion sur les politiques publiques menées en Côte d’Ivoire en matière de lutte contre la piraterie des œuvres de l’esprit et procéder à une évaluation des systèmes et mécanismes dans le but d’en apprécier l’efficacité.

Koné Saydoo

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N° 2681